Un nouveau gouvernement s’annonce en RDC. Le président Tshisekedi a exprimé ses intentions politiques en temps de crise que traverse le pays. Il veut élargir l’équipe gouvernementale en partageant l’exécutif avec quelques figures pesantes de l’opposition et de la société civile. Est-ce le tournant décisif du dernier virage de son pouvoir ? NéO revient dans cette éditoriale aux stratagèmes plus ou moins bien calculés du président congolais, caractérisant son art du rassemblement peu connu depuis son accession au pouvoir.
Dans un contexte politique tumultueux, Félix Tshisekedi semble vouloir se positionner comme le rassembleur dont la République Démocratique du Congo a tant besoin. À l’approche de sa visite aux États-Unis, ses stratèges ont mis en place une stratégie astucieuse pour contrer la critique, en mettant en avant une façade d’unité nationale. Ce faisant, il espère apaiser ses détracteurs tout en consolidant son image de leader capable de transcender les clivages politiques.
En s’entourant d’une palette variée de figures politiques, allant des radicaux aux modérés de l’opposition, ainsi que des acteurs de la société civile, Tshisekedi s’assure une légitimité apparente. Cette coalition hétéroclite lui permettra non seulement de revendiquer un mandat de rassemblement, mais aussi de masquer les fractures qui traversent la classe politique congolaise. Loin d’être un simple coup de communication, cette démarche répond à un besoin urgent d’unité alors que le pays fait face à des défis internes majeurs.
Cependant, le président doit également naviguer habilement dans le contexte des tensions persistantes avec le M23, et les pourparlers de Doha pourraient devenir un enjeu crucial dans cette quête. Malgré un bilan qui suscite des interrogations, Tshisekedi semble maîtriser son jeu, cherchant à grappiller du temps pour terminer son mandat sans trop de turbulences.
L’enjeu est clair : réussir à diriger seul durant les trois dernières années de son quinquennat, tout en gardant les portes ouvertes à des alliances opportunistes. Dans un pays où le consensus est souvent difficile à atteindre, sa capacité à rassembler pourrait bien déterminer non seulement la fin de son mandat, mais aussi l’avenir politique de la RDC.
En définitive, Tshisekedi est confronté à un double défi : prouver qu’il est un véritable rassembleur tout en gardant le contrôle sur une situation politique complexe. Le succès de cette stratégie dépendra de sa capacité à transformer des alliances fragiles en une force politique stable, capable de répondre aux aspirations d’un peuple en quête de paix et de prospérité.
S.N