L’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo a annoncé son intention de se doter d’un nouveau siège, comme le stipule la loi des finances pour l’exercice 2025. Un budget conséquent de 19 195 280 201 FC, soit environ 6 497 184 USD au taux budgétaire de 2954,4 FC/$, a été alloué pour la recherche d’un terrain destiné à accueillir cette nouvelle infrastructure. Au taux de change actuel, ce montant avoisine les 7 millions de dollars.
Le président de la Chambre basse, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Kingi, pourrait prochainement lancer un appel d’offres ou opter pour un contrat de gré à gré pour accélérer ce processus. Cette décision intervient dans un contexte difficile, marqué par des défis sécuritaires persistants, notamment l’avancée des troupes rwandaises sous couvert du M23 dans l’est du pays, ainsi que des grèves généralisées touchant les médecins et les enseignants.
Les critiques émergent quant à la pertinence de ce projet coûteux en période de crise. Plusieurs observateurs estiment que la priorité devrait être donnée à des investissements plus urgents, soulignant que le lancement d’un tel projet pourrait être perçu comme une dilapidation de fonds publics alors que le pays fait face à des enjeux socio-économiques pressants.
En plus du nouveau siège, l’Assemblée nationale prévoit également la construction d’un bâtiment pour un centre médical, d’un espace pour les commissions permanentes, d’une imprimerie et de divers services administratifs. Cette série de projets soulève des interrogations sur les priorités budgétaires de l’institution.
Rappelons que, suite à des critiques répétées de la société civile, le gouvernement avait suspendu, en 2021, le budget pour la construction d’un palais présidentiel, projet qui fait l’objet de débats depuis plusieurs années sans avancées concrètes. En 2019, par exemple, un montant de 5 655 381 USD avait été alloué, mais aucune avancée n’a été constatée, malgré la consommation des crédits.
Pour l’exercice 2025, le budget inclut également 420 694 920 702 FC, soit environ 142 millions USD, pour le renforcement de la sécurité du Palais de la Nation. Cette mesure fait suite à l’inquiétude suscité par une prise d’assaut facile du Palais par des putschistes, soulevant des interrogations sur la sécurité des institutions du pays. En outre, le budget prévoit des ressources pour améliorer la communication sur les actions du chef de l’État, Félix Tshisekedi, et pour soutenir une diplomatie active.
Alors que ces décisions budgétaires sont sur la table, l’opinion publique reste vigilante et scrutatrice quant à leur mise en œuvre et à l’utilisation efficace des ressources publiques.