Le brigadier Mutombo Kanyemesha Dominique, surnommé « Méchant Méchant », a été condamné à la peine de mort ce vendredi 10 janvier 2025 par le tribunal militaire de garnison de Mwene-Ditu, situé dans la province du Lomami, pour le double meurtre de deux ingénieurs chinois employés par l’entreprise Crec-6, ainsi que pour la tentative de meurtre d’un troisième ingénieur chinois.
L’audience publique, qui a duré deux jours et s’est tenue sur l’esplanade de la mairie de Mwene-Ditu, a abouti à un verdict unanime. Le tribunal a trouvé Mutombo Kanyemesha Dominique coupable des faits qui lui étaient reprochés, après avoir évalué les éléments de l’affaire. À la question de savoir si des circonstances atténuantes ou des causes de justification pouvaient être retenues en sa faveur, le tribunal a répondu par la négative. En conséquence, la peine de mort a été prononcée.
« En conséquence, le condamné est sanctionné par la peine de mort pour double meurtre et tentative de meurtre, en application de l’article 7 du Code pénal militaire », a déclaré le président du tribunal militaire, précisant que la peine la plus sévère serait appliquée. Le tribunal a également confirmé la détention de l’accusé et réservé les frais du procès.
Cette condamnation fait suite à un incident tragique survenu lors des travaux de construction de la Route Nationale 1 (RN1) reliant Mwene-Ditu (Lomami) à Kanyama (Haut-Lomami). Le 7 janvier 2025, les ingénieurs chinois, en mission pour l’entreprise Crec-6, ont été attaqués par le brigadier Kanyemesha, qui a tué deux d’entre eux et a gravement blessé un troisième. Ces ingénieurs étaient responsables de la reprise des travaux sur cette route, qui avaient été suspendus en raison de l’attaque, la reprise étant conditionnée à l’arrestation du meurtrier.
Le prévenu, qui a cinq jours pour contester le verdict, a été transféré à Mbuji-Mayi sous escorte des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), de la 21ème région militaire, après l’annonce du jugement.
Cette affaire a suscité une vive émotion tant au sein de la population de Mwene-Ditu qu’auprès des responsables de l’entreprise Crec-6, ainsi que des autorités chinoises, qui ont suivi de près le déroulement de l’enquête et du procès.