Dans un développement diplomatique majeur, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution exigeant le retrait immédiat des rebelles du M23 et des forces rwandaises de la République démocratique du Congo. Ce vote historique, avec 15 voix pour et aucune opposition, marque un basculement dans la gestion de la crise qui secoue l’est du pays.
Un vote unanime inattendu
Lorsque les membres du Conseil de sécurité se sont réunis, peu imaginaient une adoption sans résistance. Les discussions étaient encore bloquées la veille sur un point sensible : la mention explicite du Rwanda comme soutien au M23. Finalement, un compromis a été trouvé, aboutissant à un texte plus ferme que prévu.
Les principaux points de la résolution
Cessez-le-feu immédiat. Retrait du M23 des zones occupées, dont Goma et Bukavu. Retrait immédiat et sans conditions des forces rwandaises. Soutien aux efforts régionaux de médiation (Luanda, Nairobi, CPS de l’UA). Renforcement du rôle de la MONUSCO et de la SADC. Condamnation des violences contre les civils.
Un tournant dans la diplomatie onusienne ?
Ce vote illustre un durcissement de la position internationale à l’égard du Rwanda. La France, la Slovénie, les États-Unis et le Royaume-Uni critiquaient déjà son implication, mais ces dernières semaines, d’autres États ont rejoint ce front. Les A3+ (les trois membres africains du Conseil) ont cédé sous la pression internationale, tandis que Kigali a dénoncé une tentative « d’intimidation ».
En 2012, une résolution similaire sur le M23 était adoptée, mais évitait de mentionner le Rwanda. Aujourd’hui, le Conseil franchit un cap en exigeant explicitement le retrait des forces rwandaises.
Une victoire pour Kinshasa, mais avec des incertitudes
Sur le papier, cette résolution est une victoire diplomatique pour la RDC. Une source proche des tractations estime cependant que le résultat est à « 20% dû à la diplomatie congolaise, 80% à la pression internationale ». Autrement dit, Kinshasa marque un point, mais la bataille est loin d’être gagnée.
Et maintenant ?
Si le Conseil a voté, l’application sur le terrain reste incertaine :
- Le M23 respectera-t-il le cessez-le-feu ?
- Le Rwanda cédera-t-il sous la pression diplomatique ?
- Kinshasa obtiendra-t-elle des sanctions réelles contre Kigali ?
Ce vote est un signal fort, mais son impact dépendra de sa mise en œuvre concrète sur le terrain. La communauté internationale a pris position, reste à voir si cette pression suffira à faire plier les acteurs du conflit.