Une affaire de spoliation foncière impliquant un haut responsable de l’État fait grand bruit en République Démocratique du Congo. La famille de feu Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba, ancien conseiller spécial en matière de sécurité du président Mobutu, accuse Désiré Cashmire Eberande Kolongele, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi, d’avoir illégalement pris possession de deux parcelles lui appartenant.
Des décisions de justice ignorées
Selon la succession Ngbanda, ces parcelles avaient été légalement acquises en 1977 et 1991 par le défunt Honoré Ngbanda, bien avant qu’il n’occupe des fonctions officielles sous le régime du maréchal Mobutu. Or, malgré une décision de justice rendue par le Tribunal de Grande Instance de la Gombe sous le numéro RC 125313, reconnaissant le droit de la famille Ngbanda, ainsi qu’une instruction du ministre d’État, ministre de la Justice, Constant Mutamba, M. Kolongele continuerait à occuper illégalement les lieux.
La veuve d’Honoré Ngbanda, Madame Josepha Lingomba Nyamonyabe, a même adressé une lettre ouverte au président Félix Tshisekedi pour dénoncer la situation. Mais selon ses déclarations, aucune action concrète n’a été entreprise pour faire respecter la décision de justice.
Destruction et travaux en cours
Malgré les verdicts judiciaires et l’intervention du ministère de la Justice, M. Kolongele aurait non seulement barricadé les résidences concernées, mais également entamé des travaux sur les terrains litigieux. Cette situation alimente un climat de frustration au sein de la famille Ngbanda, qui réclame l’exécution des décisions judiciaires et la cessation immédiate des activités sur ces parcelles.
« Ces propriétés ont été achetées bien avant que mon défunt époux n’exerce une quelconque fonction officielle. Il est inacceptable que l’on tente de réécrire l’histoire pour justifier une spoliation manifeste », a déclaré Mme Ngbanda.
Une affaire qui met à l’épreuve l’État de droit
L’affaire pose une fois de plus la question du respect des décisions de justice en RDC, où plusieurs cas de spoliation impliquant des personnalités influentes sont régulièrement dénoncés. Pour de nombreux observateurs, ce dossier met à l’épreuve la volonté du président Tshisekedi de lutter contre l’impunité et de renforcer l’État de droit.
Jusqu’à présent, M. Eberande Kolongele ne s’est pas officiellement exprimé sur ces accusations. Toutefois, l’évolution de ce dossier pourrait être un test décisif pour les institutions judiciaires et leur capacité à faire appliquer les décisions rendues.
La famille Ngbanda, quant à elle, affirme qu’elle continuera à se battre pour récupérer ses biens, appelant les autorités à faire respecter les lois de la République.



