À la veille de l’ouverture des discussions directes entre les autorités congolaises et les rebelles du M23, ces derniers, ainsi que leur plateforme politico-militaire, l’Alliance Fleuve Congo (AFC), ont finalement décidé de ne pas envoyer de délégation à Luanda. Une information confirmée à Jeune Afrique par un haut cadre de cette rébellion active dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Un revirement de dernière minute
Cette volte-face intervient alors que Kinshasa s’était déclaré prêt à envoyer une délégation composée de cinq experts, dont Patrick Mutombo, ancien coordonnateur adjoint du Mécanisme national de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Ce dernier était pressenti pour diriger l’équipe congolaise.
Jusqu’ici, les autorités congolaises avaient exclu toute négociation directe avec le M23, qualifiant un tel dialogue de « ligne rouge ». Toutefois, le 11 mars dernier, le président angolais João Lourenço avait annoncé l’ouverture imminente de pourparlers sous l’égide de Luanda, marquant un tournant potentiel dans la résolution du conflit.
Les raisons d’un retrait inattendu
Les motifs exacts de la décision du M23 et de l’AFC de ne pas participer à ces discussions restent flous. Toutefois, plusieurs hypothèses émergent : des divergences sur le cadre et les conditions des négociations, des désaccords internes au sein de la rébellion ou encore des pressions extérieures pesant sur les acteurs du conflit.
Cette annulation compromet sérieusement les efforts diplomatiques en cours. Luanda espérait que cette rencontre puisse amorcer un dialogue constructif et une sortie de crise durable. L’absence du M23 et de l’AFC met ainsi en péril la dynamique amorcée et soulève des questions quant aux prochaines étapes du processus de paix.
Quel avenir pour la médiation angolaise ?
Face à ce revers, les autorités angolaises devront redoubler d’efforts pour ramener les différentes parties à la table des négociations. De son côté, Kinshasa pourrait réévaluer sa position et ses options stratégiques face à une rébellion qui continue d’exercer une pression militaire dans l’est du pays.
Cette impasse met en lumière la complexité du conflit et les nombreux défis qui subsistent sur le chemin d’une paix durable en RDC. Reste à savoir si de nouvelles initiatives diplomatiques permettront de relancer les discussions ou si cette annulation marque un coup d’arrêt aux espoirs de dialogue.
Affaire à suivre.