Les Congolais de Kinshasa ont toujours été des pionniers dans l’exportation de la musique africaine vers l’Europe. Dès les années 70, Tabu Ley Rochereau a marqué l’histoire en devenant le premier artiste noir à se produire à l’Olympia de Bruno Coquatrix, ouvrant la voie à toute une génération. Dans son sillage, Abêti Masikini s’impose comme la première femme noire à chanter au Zénith de Paris, avant que Koffi Olomide ne repousse encore les limites en remplissant Bercy, haut lieu de la scène parisienne. Aujourd’hui, cette lignée de précurseurs trouve son prolongement avec Fally Ipupa, qui s’apprête à entrer dans l’histoire comme le premier artiste africain francophone à se produire au Stade de France, une performance inégalable qui consacre la puissance mondiale de la musique congolaise.
Au-delà de ces exploits, l’influence congolaise a façonné l’identité musicale mondiale. Papa Wemba, figure légendaire de la rumba et père spirituel de la SAPE, a fait voyager son art de Tokyo à Los Angeles, imposant un style et une esthétique. Kanda Bongo Man, pionnier du soukous en Europe, et Awilo Longomba, dont les rythmes effrénés ont fait danser toute l’Afrique et sa diaspora, ont poursuivi ce rayonnement, inscrivant définitivement Kinshasa comme une capitale mondiale de la création musicale.
Aujourd’hui, cette influence dépasse largement la rumba ou le soukous et se retrouve au cœur des musiques urbaines francophones. La nouvelle génération issue de la diaspora congolaise domine le rap et la pop en France : Naza, Gims, Keblack, Ninho, Damso, SDM, Tiakola, Dadju, Kalash, Guy2Bezbar et tant d’autres trustent les classements et imposent leur marque. Des scènes mythiques de Paris au Stade de France, les Congolais de Kinshasa et leurs héritiers ont bâti une véritable superpuissance culturelle, qui continue d’inspirer et de fédérer bien au-delà des frontières.
Rédaction