Une nouvelle dynamique au sein des groupes d’autodéfense appelés Wazalendo a exprimé publiquement son mécontentement face à ce qu’elle qualifie d’exclusion systématique des initiatives de paix en cours, tant sur le plan national qu’international.
Dans une déclaration relayée par les médias locaux ce mardi à Butembo, le porte-parole de cette dynamique, Assa Paluku, a regretté que les efforts consentis par ces « patriotes engagés dans la défense de l’intégrité territoriale » ne soient ni reconnus ni valorisés dans les cadres de dialogue actuels.
« Ni les pourparlers de Doha, ni ceux de Washington, encore moins les démarches de la CENCO, n’ont pris en compte notre rôle et notre sacrifice sur le terrain », a-t-il déclaré.
Ces propos interviennent alors que des pourparlers de paix entre Kinshasa et Kigali se poursuivent à Doha sous la médiation du Qatar, des États-Unis, de la France et du Togo, dans le but de formaliser un préaccord de paix après la déclaration de principes signée à Washington le 25 avril.
Des combattants patriotes en quête de reconnaissance
Les Wazalendo, issus majoritairement de milieux civils, sont montés en puissance ces derniers mois dans l’Est de la RDC. Ils affirment avoir joué un rôle déterminant dans la résistance face à l’avancée du mouvement rebelle M23, qu’ils accusent de connivence avec le Rwanda.
« Le peuple a pris les armes là où l’armée a failli. Nous avons tenu tête au M23 là où l’État s’est effacé. Et aujourd’hui, on veut parler de paix sans nous ? », a poursuivi Assa Paluku.
Un malaise croissant dans les rangs des milices pro-gouvernementales
Alors que les autorités congolaises tentent de préserver un équilibre diplomatique dans les négociations en cours, l’exclusion des Wazalendo pourrait s’avérer contre-productive, selon plusieurs observateurs.
Un analyste sécuritaire basé à Goma, joint par nos soins, estime que l’intégration des dynamiques locales de sécurité dans les discussions est indispensable pour éviter un retour de la violence à la base.
« Si ces groupes ne sont pas intégrés à la solution, ils risquent de devenir un autre problème », a-t-il averti.
Vers un nouvel appel à la médiation nationale ?
La dynamique Wazalendo demande une reconnaissance officielle de son engagement, ainsi qu’une place à la table des négociations. Elle appelle également les institutions religieuses, les chefs coutumiers et les partenaires internationaux à faciliter une médiation inclusive, qui ne marginalise aucune force de résistance locale.