Cinq ans après sa nomination à la tête de l’Inspection générale des finances (IGF), Jules Alingete a fait le point sur les avancées en matière de lutte contre la corruption en République démocratique du Congo (RDC). Invité de l’émission Fauteuil Blanc sur Télé 50, il a mis en avant une baisse significative du taux de corruption dans la gestion publique, passé de 80 % à 50 %.
Des progrès notables en cinq ans
Selon Jules Alingete, les efforts engagés depuis 2019 ont permis de changer la perception et les pratiques au sein de l’administration publique. « Si vous regardez les statistiques des finances publiques en 2019 et 2020, vous comprendrez d’où nous venons. À cette époque, la corruption était profondément ancrée dans l’ADN des gestionnaires. Être nommé à un poste était souvent perçu comme une occasion de s’enrichir. Aujourd’hui, grâce aux efforts entrepris, ce taux est passé à environ 50 % », a-t-il déclaré.
Ces avancées sont reconnues par plusieurs institutions internationales spécialisées dans la lutte contre la corruption. Transparency International, l’ONG qui publie l’Indice de perception de la corruption (IPC), a ainsi classé la RDC parmi les pays ayant le plus progressé ces dernières années. « En cinq ans, nous avons gagné environ 15 places au classement de Transparency International. Cela prouve que des efforts considérables ont été fournis », a souligné Jules Alingete.
Une lutte de longue haleine
Malgré ces progrès, la RDC reste confrontée à d’importants défis. D’après le rapport 2023 de Transparency International, le pays figurait encore parmi les 15 États les plus corrompus au monde, avec un score de 20 %, se classant 162ᵉ sur 184. Un constat qui rappelle que la lutte contre la corruption demeure un combat de longue haleine.
« La corruption ne disparaîtra jamais complètement. Aucun pays, pas même les États-Unis ou les nations scandinaves, n’y est totalement parvenu. L’essentiel est de la réduire au maximum pour favoriser le développement », a reconnu Jules Alingete.
Une intensification des contrôles en 2024
Depuis l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir et la nomination de Jules Alingete à l’IGF, la lutte contre les détournements et les malversations financières est devenue une priorité. Parmi les initiatives mises en place, la patrouille financière a contribué à renforcer la mobilisation des recettes publiques et à assurer une meilleure gestion des finances de l’État.
Pour 2024, l’IGF prévoit d’intensifier encore ces contrôles afin de limiter les fuites financières et garantir une gestion plus transparente des fonds publics. « En 2024, cette approche sera encore intensifiée pour garantir une meilleure gestion des finances publiques », a assuré Jules Alingete.
Si des avancées sont indéniables, la RDC doit encore redoubler d’efforts pour améliorer sa gouvernance et instaurer une culture de transparence au sein de son administration. La détermination affichée par l’IGF et les autorités congolaises sera donc cruciale pour poursuivre cette dynamique et faire de la lutte contre la corruption un levier essentiel du développement du pays.