Les consultations initiées par Eberande Kolongele, chef de cabinet du président Félix Tshisekedi, en vue de former un gouvernement d’union nationale, ont débuté sous haute tension ce lundi à Kinshasa. Plusieurs figures majeures de l’opposition, dont Martin Fayulu, Moïse Katumbi et les membres du Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, ont catégoriquement refusé d’y participer, dénonçant une « manœuvre politique » dans un contexte marqué par la persistance des tensions sécuritaires à l’Est du pays.
Un boycott massif de l’opposition
L’appel à la cohésion lancé par le pouvoir n’a pas trouvé d’écho auprès de l’opposition. Martin Fayulu et Moïse Katumbi ont dénoncé une initiative dénuée de sincérité, estimant que les conditions d’un véritable dialogue national ne sont pas réunies. Le FCC, de son côté, rejette toute participation à ces assises tant que ses revendications sur la transparence électorale et le respect de l’opposition ne seront pas prises en compte.
Aubin Minaku auditionné par la justice militaire
Dans un climat déjà tendu, l’ancien président de l’Assemblée nationale et cadre du FCC, Aubin Minaku, a passé plus de 11 heures dans les locaux de la justice militaire ce lundi. Son interpellation, qui n’a fait l’objet d’aucune justification officielle, a immédiatement suscité la mobilisation de ses partisans. Face à la pression des militants kabilistes, il a finalement été libéré à 00h40. Cet épisode a été perçu par le FCC comme une tentative d’intimidation visant à affaiblir l’opposition dans un contexte de recomposition politique.
Le conseiller spécial en matière de sécurité accusé de spoliation
Les tensions ne se limitent pas au terrain politique. La famille de l’ancien président de l’APARECO, Honoré Ngbanda, décédé en 2021, accuse le conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité d’avoir spolié deux concessions leur appartenant. Selon la famille Ngbanda, ces biens sont aujourd’hui utilisés pour accueillir des rencontres politiques, alimentant un climat de méfiance et de crispation au sein de l’opinion publique.
Un climat peu propice à la cohésion nationale
Alors que l’Est du pays demeure en proie à l’offensive des rebelles du M23, ces divisions internes fragilisent davantage le front politique congolais. L’initiative du gouvernement d’union nationale, censée apaiser les tensions, semble pour l’instant accentuer la polarisation. À ce stade, les conditions de réussite de ces consultations paraissent compromises, faute d’adhésion des principales forces politiques du pays.
La balle est désormais dans le camp du président Félix Tshisekedi, qui devra trouver des solutions concrètes pour restaurer la confiance et obtenir une participation élargie à son projet d’union nationale.