Le sénateur Michel Lingepo a tiré la sonnette d’alarme, lundi, sur l’état critique de la justice dans la province de la Mongala. Dans une motion d’information déposée le même jour au bureau du Sénat, il a dénoncé l’inopérance quasi totale des juridictions locales, en raison du manque criant de magistrats.
Selon ses propos, relayés par Radio Okapi, plusieurs juridictions, notamment les tribunaux de paix de Bumba, Lisala et Bongandanga, ainsi que le tribunal de grande instance de Lisala sont à l’arrêt, faute de juges : « Chez nous, à la Mongala, la justice est pratiquement inexistante », a-t-il déclaré devant ses collègues sénateurs.
Michel Lingepo explique que la majorité des juges affectés dans cette province ont abandonné leurs postes pour regagner Kinshasa, créant un vide judiciaire inquiétant. Une situation qui prive les justiciables de la Mongala de toute perspective de traitement ou de règlement de leurs litiges.
Le sénateur plaide pour une action urgente du président du Sénat, Jean-Michel Sama, afin qu’il interpelle les autorités judiciaires en marge de l’assemblée générale ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature, ouverte le même 7 avril dans la capitale par le Président Félix-Antoine Tshisekedi.
Il a insisté sur la nécessité de désigner, à l’issue de ces assises, des juges destinés à rétablir le fonctionnement de la justice dans la Mongala.Par ailleurs, Michel Lingepo a évoqué le cas de la prison d’Angenga, située dans la même province, qui accueille des détenus venus de plusieurs coins du pays.
Ces derniers, déplore-t-il, subissent l’absence de juges pour examiner leurs dossiers, ce qui aggrave leur détention prolongée et souvent arbitraire.« Sans action immédiate, la province risque de sombrer dans un état de jungle », a-t-il averti, appelant à une solution concrète et durable.
SMut