Après un récent échange tendu entre les autorités congolaises et la mission diplomatique ougandaise, Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et chef d’état-major des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), a une nouvelle fois attiré l’attention en s’attaquant aux « mercenaires étrangers » opérant en République Démocratique du Congo, sans toutefois les nommer directement.
Dans un message publié ce dimanche 22 décembre 2024 sur X (anciennement Twitter), Muhoozi Kainerugaba a exprimé ses préoccupations concernant la présence de forces extérieures en RDC. Bien qu’il n’ait pas désigné explicitement les responsables, ses déclarations semblent viser des groupes armés étrangers, principalement ceux liés aux rebelles du M23 et leurs alliés. Ces derniers ont été accusés par Kinshasa d’agir en coordination avec certains pays voisins, dont le Rwanda.
Un contexte tendu entre la RDC et ses voisins
Les tensions régionales restent vives depuis plusieurs mois, notamment dans l’Est de la RDC, où les affrontements entre les forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23 se sont intensifiés. Les autorités congolaises ont régulièrement dénoncé l’implication de pays voisins dans le soutien à ces groupes armés, en particulier le Rwanda, que Kinshasa accuse d’apporter un soutien militaire et logistique au M23. Le rôle de l’Ouganda dans ce conflit a également été un point de friction, notamment avec la présence de certains éléments ougandais dans les rangs de groupes rebelles opérant dans la région.
Les tensions diplomatiques ont récemment franchi un nouveau seuil après que le chargé de mission de l’Ouganda en RDC ait été convoqué par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, suite à des déclarations controversées de Muhoozi Kainerugaba.
Des frappes aériennes ciblées sur les rebelles M23
Le même dimanche, l’aviation congolaise a mené des frappes ciblées sur les positions des rebelles du M23 dans la localité d’Alimbongo, située au sud du territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu. Ces frappes s’inscrivent dans le cadre des opérations militaires menées par les FARDC contre les groupes rebelles, notamment le M23 et ses alliés, accusés de déstabiliser l’Est de la RDC.
Ces frappes aériennes sont intervenues après plusieurs jours de combats intenses sur le terrain, où les FARDC ont intensifié leurs offensives pour tenter de reprendre le contrôle des zones occupées par le M23 et ses alliés. L’attaque de ce dimanche à Alimbongo fait suite à une série d’actions militaires menées par la RDC pour contrer les menaces pesant sur la sécurité et la souveraineté du pays, notamment en ce qui concerne les groupes armés étrangers et les rébellions locales soutenues par des puissances régionales.
Une position ougandaise ambiguë
Muhoozi Kainerugaba, dont les déclarations publiques sur la RDC ont suscité des réactions parfois vives, reste un personnage central dans la politique ougandaise. Son implication dans les affaires régionales, notamment au regard de ses précédentes déclarations sur le rôle de l’Ouganda dans les conflits de la région des Grands Lacs, ajoute une dimension géopolitique complexe à la situation.
Bien que son message sur X n’ait pas cité nommément les pays ou les groupes, il est clair que ses propos visent à dénoncer l’implication de forces étrangères dans les conflits internes de la RDC. Toutefois, les autorités congolaises et de nombreuses organisations internationales expriment des préoccupations croissantes sur le rôle de l’Ouganda et du Rwanda dans la situation sécuritaire de l’Est de la RDC.
Réactions attendues
La réaction de la RDC à ces nouvelles déclarations de Muhoozi Kainerugaba n’a pas tardé. Alors que le pays cherche à résoudre les tensions diplomatiques avec ses voisins tout en sécurisant ses frontières, le rôle de l’Ouganda et du Rwanda dans la crise du Kivu reste un point de tension majeur. Le gouvernement congolais n’a pas encore réagi officiellement à ces nouvelles accusations, mais les observateurs s’attendent à des mesures diplomatiques fermes en réponse à ces déclarations.
Les discussions entre les autorités congolaises, ougandaises et rwandaises risquent de s’intensifier dans les jours à venir, alors que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC reste volatile. La communauté internationale, à travers les Nations Unies et l’Union Africaine, suit de près l’évolution de ce conflit, avec l’espoir de parvenir à une désescalade dans cette région particulièrement fragile.