L’ex-ministre des Finances, Nicolas Kazadi, s’en prend vivement à l’actuel ministre de la Justice, Constant Mutamba, dans une interview récente, dénonçant une tentative de manipulation et de dissuasion lors de son départ du pays en juillet dernier. Kazadi accuse Mutamba d’avoir voulu l’empêcher de quitter la République Démocratique du Congo (RDC) pour se rendre à Paris, où il devait recevoir des soins médicaux, à un moment où il était sous enquête pour des soupçons de détournement de fonds destinés à des projets d’infrastructure.
Dans un contexte tendu, où Kazadi avait été interdit de quitter le pays en mars 2023, sa situation avait défrayé la chronique, alimentée par des accusations de malversations liées à des fonds censés financer des unités de forages et des lampadaires. Cependant, malgré ces accusations, Kazadi a finalement été autorisé à partir en juillet. Son départ avait provoqué une vague de débats publics, certains se demandant si la décision d’autoriser ce voyage était liée à des pressions politiques ou à des intérêts particuliers.
Kazadi affirme que Mutamba aurait utilisé sa position pour tenter d’influencer Félix Tshisekedi, le président congolais, et faire annuler son voyage en attendant une audition par le parquet. Mais, selon Kazadi, cette tentative aurait échoué, car il a refusé de retarder son départ.
Aujourd’hui, avec la procédure judiciaire en cours, Kazadi est désormais disculpé de l’affaire des détournements de fonds, et les enquêtes se concentrent sur l’ex-ministre du Développement rural, François Rubota, ainsi que sur Mike Kasenga, le directeur général de l’entreprise en charge de l’exécution du projet. Cette affaire a pris un tournant important, car elle soulève non seulement des questions sur la gestion des fonds publics, mais aussi sur les tensions et rivalités au sein de l’appareil gouvernemental congolais.
Il est intéressant de noter que, malgré cette clarification de sa situation juridique, Kazadi semble toujours nourrir des soupçons sur les motivations et les manœuvres de certains de ses collègues du gouvernement. Son accusation de manipulation médiatique et de mensonges contre Mutamba témoigne de l’ampleur des luttes internes qui secouent la classe politique congolaise, et de l’instabilité qui peut découler de ces querelles de pouvoir.