En visite officielle à Paris, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a laissé entendre que le débat autour d’un possible changement de la Constitution pourrait refaire surface, à condition que l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC) soit rétablie dans les prochains jours.
« On ne peut pas faire un débat sur la révision ou le changement de la Constitution lorsque l’intégrité du pays est menacée », a-t-il déclaré à la presse.
Cette déclaration relance les interrogations autour d’un projet constitutionnel initié par le président Félix Tshisekedi et soutenu par sa majorité parlementaire. Avant l’aggravation du conflit à l’Est du pays, des démarches concrètes avaient été entamées, dont la composition d’une commission chargée de proposer une nouvelle Constitution, censée remplacer celle de 2006.
Un sujet sensible au cœur du débat politique
La question d’un changement de Constitution suscite des inquiétudes, notamment en lien avec la limitation du nombre de mandats présidentiels. La Constitution actuelle interdit à un président de faire plus de deux mandats consécutifs. Or, le président Tshisekedi, réélu en décembre 2023, avait publiquement affirmé son attachement à cette limitation.
Le retour éventuel de ce débat soulève donc des doutes sur les intentions de la majorité au pouvoir, malgré les assurances données jusqu’ici.
La sécurité, une priorité avant tout débat institutionnel
Patrick Muyaya a tenu à rappeler que la priorité actuelle du gouvernement demeure la restauration de la sécurité, notamment dans les provinces de l’Est confrontées à l’offensive du M23. Ce n’est qu’une fois la souveraineté pleinement restaurée, a-t-il insisté, que des débats d’envergure comme celui portant sur l’architecture institutionnelle du pays pourront reprendre.
« Il serait irresponsable de débattre de l’avenir institutionnel du pays pendant que son intégrité territoriale est compromise », a souligné le ministre.