Paul Mukendi, pasteur canadien condamné par la justice de son pays pour des crimes graves, continue de jouir d’une liberté en République Démocratique du Congo (RDC), où il multiplie les sorties médiatiques controversées. Dans une récente émission télévisée, il a proféré de graves accusations contre les prêtres catholiques congolais, les qualifiant d’homosexuels, sans aucune réaction officielle des autorités congolaises.
Un fugitif protégé en RDC
Condamné à huit ans de prison au Canada pour agressions sexuelles, Paul Mukendi a fui son pays en 2021 pour se réfugier en RDC, où il bénéficie d’une protection manifeste. Selon un documentaire de Radio-Canada, cette protection serait due à sa proximité tribale avec le régime en place à Kinshasa. Malgré les appels répétés du Canada pour son extradition, Mukendi circule librement en RDC et intervient régulièrement dans les médias, souvent pour défendre le pouvoir en place et attaquer ses détracteurs.
Une attaque ciblée contre l’Église catholique
Ses récentes déclarations visant les prêtres catholiques surviennent alors que ces derniers jouent un rôle clé dans le processus politique congolais. En pleine période de consultations entre l’Église et divers acteurs politiques pour une sortie de crise, Mukendi s’en est pris violemment aux religieux, les accusant d’homosexualité. Une attaque qui s’inscrit dans un climat tendu entre l’Église catholique et le pouvoir, l’institution ecclésiastique étant souvent critique envers la gouvernance de Félix Tshisekedi.
Silence des autorités congolaises
Malgré ces propos diffamatoires, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part des autorités congolaises. Ce silence alimente les suspicions quant à la protection dont bénéficie Mukendi et renforce l’image d’une justice à double vitesse en RDC. Tandis que des opposants politiques et activistes sont régulièrement arrêtés ou poursuivis pour leurs prises de position, Paul Mukendi continue de s’exprimer librement, sans être inquiété.
Un dossier embarrassant pour la RDC
La présence de Paul Mukendi en RDC et son impunité posent un sérieux problème diplomatique. Ottawa n’a jamais caché sa volonté de voir l’ex-pasteur extradé pour purger sa peine, mais Kinshasa semble fermer les yeux sur cette affaire. L’affaire Mukendi illustre ainsi les contradictions du système judiciaire congolais et la politisation des soutiens accordés à certains individus en fonction de leur proximité avec le pouvoir.
En attendant, Mukendi continue d’agiter l’espace médiatique congolais, alternant entre défense du régime et attaques virulentes contre ses opposants, au risque d’envenimer un climat politique déjà fragile.