Le climat politique en République Démocratique du Congo (RDC) est en ébullition après la signature vendredi dernier à Washington d’un accord de principes entre le gouvernement congolais et le Rwanda. Prince Epenge, haut cadre de la plateforme d’opposition LAMUKA et proche de Martin Fayulu, a réagi vivement à cet accord, qu’il considère comme une grave trahison des intérêts nationaux.
Dans une déclaration sans ambiguïté, Epenge a affirmé que le président Félix Tshisekedi, pour garantir sa survie politique, a accepté de « hypothequer les minerais, les parcs, les lacs, les gaz, l’or et les terres » du Congo. Selon lui, cet accord marque un compromis désastreux pour le pays, dans lequel Tshisekedi aurait sacrifié les ressources naturelles congolaises au profit du Rwanda et de puissances étrangères, notamment américaines.
L’opposant a également souligné que l’accord de Washington permet au Rwanda de bénéficier de nombreux avantages économiques : « Kagame obtient dans cet accord ce qu’il n’a pas pu obtenir par les armes : toutes les sociétés américaines qui viendront s’installer dans la région s’installeront au Rwanda, où elles créeront des emplois, tandis que la RDC sera exploitée comme une simple source de matières premières », a déclaré Prince Epenge.
Pour lui, l’accord signé entre Kinshasa et Kigali n’est qu’une façade pour légitimer une « cogestion » du pays : « L’accord et le dialogue pour la paix, oui, mais la cogestion du Congo, non. Le peuple doit se lever, car le Congo, terre d’avenir, est menacé », a-t-il insisté.
La réaction d’Epenge fait écho à de nombreuses critiques émises au sein de la classe politique congolaise, notamment dans les rangs de l’opposition, qui considèrent que cet accord pourrait remettre en cause la souveraineté du pays et ses droits sur ses ressources naturelles.
En attendant, le gouvernement congolais continue de défendre l’accord, affirmant qu’il vise à instaurer une paix durable dans la région, particulièrement dans l’est du pays, en proie à des conflits armés depuis des années. Cependant, les critiques de l’opposition risquent de nourrir un débat intense sur les véritables enjeux derrière cette négociation avec le Rwanda.