La proposition d’instaurer un État fédéral en République démocratique du Congo, relancée récemment par Olivier Kamitatu, suscite une vive polémique. Ce lundi, Prince Epenge, porte-parole de la coalition LAMUKA et président national de l’Addcongo, a fermement dénoncé cette idée, la qualifiant de « projet sombre » et de « coup de poignard à l’unité nationale ».
Selon lui, le fédéralisme n’est rien d’autre qu’un « qualificatif sexy de la balkanisation ». « Même avec de la vaseline, ça ne passera pas », a-t-il martelé, estimant que les véritables causes de l’appauvrissement du Congo résident dans la médiocrité des dirigeants, et non dans la forme unitaire de l’État.
Prince Epenge rappelle que la Constitution congolaise en vigueur a déjà trouvé un équilibre entre unité et autonomie à travers une décentralisation très poussée. Pour lui, ce débat sur le fédéralisme est non seulement inutile mais aussi dangereux, car il ouvre la voie à une fragmentation identitaire et tribale.
« Si vous êtes voleur dans un État unitaire, vous le serez aussi dans un État fédéral », a-t-il lancé, appelant à plus de rigueur, de compétences et de contrôle dans la gestion des provinces qui disposent déjà, selon lui, d’“immenses pouvoirs propres”.
Le porte-parole de LAMUKA va plus loin, avertissant que le fédéralisme pourrait entraîner un cycle infini de conflits internes, même au sein des futures entités fédérées : « Ce débat n’est qu’un stratagème pour permettre à certains de devenir des milliardaires-roitelets à la tête de micro-États bâtis sur les cendres du Grand Congo », s’indigne-t-il.
Il accuse Olivier Kamitatu de trahir les idéaux pour lesquels il s’était engagé en politique, notamment le respect de la Constitution, et rappelle que ni lui, ni le président Félix Tshisekedi, n’ont reçu mandat du peuple pour modifier la structure de l’État : « La conjoncture mondiale est favorable aux grands ensembles. Pourquoi vouloir émietter le Congo ? »
Et de conclure : « Si l’objectif de la guerre actuelle est l’instauration du fédéralisme au Congo, alors cette guerre sera longue et sans fin. »
Prince Epenge réaffirme ainsi son attachement à l’unité nationale, qu’il dit prêt à défendre « même avec des armes », au nom des combats menés par Lumumba, Mobutu et tous les pères fondateurs de l’unité congolaise.
Samuel Mutoni