Trois procès de grande importance judiciaire sont prévus à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), à partir de ce lundi 29 juillet. Ces procès ont une « dose politique », selon l’ACP, en raison des acteurs impliqués.
Le premier procès en cours concerne l’affaire du coup d’État avorté du 19 juin, qui a eu lieu le jour de la Pentecôte en RDC. Environ soixante personnes sont jugées pour avoir utilisé des armes dans le but avoué de déstabiliser les institutions de la République. Les assaillants avaient attaqué la résidence de l’ancien ministre de l’Économie Vital Kamerhe, qui est maintenant président de l’Assemblée nationale, la deuxième institution du pays selon la Constitution congolaise.
Le deuxième procès en cours concerne Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), devenu leader du groupe armé Alliance Fleuve Congo (AFC), ainsi que 24 co-accusés.L’ex-président de la Céni qui a assumé publiquement à Nairobi avoir fondé un groupe armé et s’est allié avec l’armée rwandaise pour perpétrer des violences dans l’Est, en combattant ensemble les Forces armées de la RDC (FARDC).
Les audiences publiques devant la Cour militaire de Kinshasa-Gombe sont retransmises en direct sur la télévision d’Etat, la RTNC. Les observateurs et la population congolaise suivent le déroulement de ce procès avec attention, dans la mesure où cette guerre a poussé plus de deux millions de Congolais à l’errance.
Le procès de Corneille Nangaa, ancien président de la Céni devenu coordonnateur du mouvement insurrectionnel AFC, ainsi que de 24 autres accusés, a débuté le 24 juillet. Ils sont poursuivis pour des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés sur la population des territoires de Rutshuru et Masisi, situés dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, de février 2024 à aujourd’hui.
Le troisième procès concerne l’affaire de Mike Mukebayi Nkoso, ancien journaliste et ancien député provincial de Kinshasa du parti «Ensemble pour la République» de l’opposant Moïse Katumbi. Le parquet l’accuse d’incitation à la haine tribale, d’outrage envers le Chef de l’État et de diffamation.
Après avoir soulevé des exceptions, l’ancien journaliste demande au tribunal de le libérer en raison des irrégularités constatées dans le processus de son arrestation, remettant en question un document du parquet près la Cour de cassation. Ces procès sont publics, offrant aux parties une audience auprès de l’opinion publique, afin que le juge puisse rendre un jugement impartial en respectant le principe du procès équitable.
« Ces procès démontrent enfin à quel point la justice nationale tient à s’affirmer comme instrument de souveraineté dans un État de droit Le verdict de cette dernière affaire est attendu avec impatience au niveau de la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe », a fait remarquer un avocat au barreau de Kinshasa-Matete approché par l’ACP.
Lors de tous les procès organisés par les cours et tribunaux, le principe du procès équitable est assuré, de sorte que les accusés, bénéficiant de la présomption d’innocence, comparaissent devant leurs juges compétents. Leurs arguments sont écoutés, ils ont le droit d’être assistés par des avocats de leur choix à toutes les étapes de la procédure, y compris lors de l’enquête policière et de l’instruction avant la décision judiciaire.
Samuel Nakweti