Le Dr Oly Ilunga, ancien ministre de la Santé, a été libéré de la prison centrale de Makala le lundi 9 septembre 2024 après avoir purgé une peine de cinq ans pour détournement de fonds publics. Il avait été condamné en mars 2020 et arrêté en août 2019 pour des faits liés à la gestion des fonds destinés à la lutte contre l’épidémie d’Ebola.
Rappel des faits
Le 23 mars 2020, Oly Ilunga et son conseiller financier, Mbuyi Mwasa Ezechiel, ont été condamnés à quatre ans de travaux forcés pour le détournement présumé de 391 332 USD, et à un an supplémentaire pour le détournement présumé de 13 000 USD. La Cour a ajouté ces peines pour un total de cinq ans de travaux forcés.
Les deux hommes font face à des accusations en lien avec la mauvaise gestion des fonds affectés à la lutte contre l’épidémie d’Ebola entre décembre 2018 et juin 2019. Le ministère de la Santé avait reçu plus de 1,4 million de dollars de financement, provenant du gouvernement congolais et de la Banque mondiale. Cependant, des irrégularités dans la gestion de ces fonds ont mené à leur condamnation.
Oly Ilunga a toujours affirmé que les fonds étaient correctement autorisés et justifiés par des documents qu’il avait signés en tant que ministre de la Santé. Il a également déclaré qu’il n’avait pas connaissance des montants de 391 332 USD et 13 000 USD, prétendant les avoir découverts uniquement lors de son interrogatoire par la police judiciaire.
En sus de la condamnation à la prison, le tribunal avait émis une interdiction de droit de vote, d’éligibilité et de libération conditionnelle pendant cinq ans après la libération. Les avocats du Dr Ilunga ont fait appel au Comité des Droits de l’Homme de l’ONU, alléguant des infractions au droit à un procès équitable et une détention illégale.
La libération du Dr Ilunga n’a pas apaisé la controverse, ses proches dénoncent toujours une « injustice » et remettent en question la légitimité de sa condamnation, affirmant que le procès était entaché d’irrégularités. Les opinions publiques restent divisées sur cette affaire, alors que les allégations de détournement de fonds liés à Ebola soulèvent des inquiétudes sur la transparence et l’efficacité de la lutte contre les crises sanitaires en RDC.
Docta sam