Alors que l’armée congolaise (FARDC) intensifie ses efforts de recrutement face aux menaces sécuritaires à l’Est du pays, la ministre de la Jeunesse, Noëlla Ayeganagato, est pointée du doigt pour son absence remarquée sur le terrain. Cette mobilisation, qui prend de l’ampleur depuis la prise des villes de Goma et Bukavu par les forces rebelles, est essentiellement portée par le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba.
Au sein du gouvernement Suminwa, des voix s’élèvent pour dénoncer le manque d’implication de la ministre Ayeganagato, censée jouer un rôle clé dans l’encadrement et la sensibilisation des jeunes au patriotisme et à l’enrôlement militaire. Même au sein de l’Union sacrée, la coalition présidentielle, des critiques se font entendre, certains estimant qu’après une année au gouvernement, son bilan reste mitigé.
Une absence qui interroge
Depuis le début de la crise sécuritaire actuelle, plusieurs initiatives ont été mises en place pour renforcer les effectifs des FARDC. Le ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, multiplie les sorties et les appels à la jeunesse congolaise pour rejoindre l’armée. De son côté, Noëlla Ayeganagato reste discrète, suscitant des interrogations sur son rôle dans cette période cruciale.
« Il est incompréhensible que la ministre de la Jeunesse ne soit pas en première ligne pour sensibiliser et accompagner cette mobilisation. Nous avons besoin d’un discours fort pour motiver nos jeunes à défendre la patrie », confie un cadre de l’Union sacrée sous couvert d’anonymat.
Un enjeu politique et stratégique
Cette situation met en lumière un enjeu plus large au sein du gouvernement, où certains ministres peinent à s’imposer dans leurs fonctions. Face à l’urgence sécuritaire, la mobilisation de la jeunesse est un axe stratégique majeur, et l’absence d’initiatives claires de la part du ministère concerné pourrait fragiliser l’effort national de recrutement.
Alors que le président Félix Tshisekedi mise sur une riposte militaire et un engagement accru de la population, la ministre de la Jeunesse devra rapidement clarifier sa position et son rôle dans cette dynamique. L’opinion publique et les observateurs politiques attendent des actions concrètes pour justifier sa place au sein de l’équipe gouvernementale.
Affaire à suivre.