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Révision Constitutionnelle : Mgr Fulgence Muteba Qualifie l’Initiative de Félix Tshisekedi de « Suicidaire »

L’opposition au projet de révision constitutionnelle lancé par le président Félix-Antoine Tshisekedi s’intensifie, notamment au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Intervenant ce jeudi 26 décembre 2024 sur la chaîne catholique française KTO, Mgr Fulgence Muteba, président de la CENCO, a qualifié de “suicidaire” l’initiative du chef de l’État, estimant que cette révision mettrait en danger l’unité nationale et pourrait entraîner la balkanisation du pays.

« Une réforme suicidaire » selon Mgr Fulgence Muteba

L’intervention de Mgr Fulgence Muteba est venue renforcer la position de la CENCO, qui s’oppose fermement à toute modification de la Constitution. Le prélat a exprimé de vives inquiétudes quant aux conséquences de la révision proposée par Félix Tshisekedi, soulignant que ce processus pourrait avoir des répercussions dramatiques pour la stabilité de la République Démocratique du Congo (RDC).

« Cette initiative de révision constitutionnelle est suicidaire pour le pays. Elle menace gravement l’unité nationale et pourrait nous conduire à la balkanisation. Il est impensable de toucher à un texte fondamental qui garantit la cohésion du pays », a déclaré Mgr Fulgence Muteba, soulignant les dangers d’une réforme mal pensée dans un contexte de tensions politiques déjà élevées.

Le président de la CENCO a estimé que cette réforme risquait d’aggraver les fractures internes du pays, qui connaît déjà des divisions profondes entre l’opposition et la majorité au pouvoir. Selon lui, un tel projet de révision pourrait exacerber les tensions ethniques, régionales et politiques et fragiliser davantage la cohésion sociale en RDC.

La position de la CENCO et de l’Église catholique

La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui représente l’Église catholique en RDC, a déjà pris position contre cette révision constitutionnelle dès le 11 décembre 2024. Dans un communiqué publié à cette date, la CENCO avait exprimé son opposition catégorique au projet de révision de la Constitution. Elle avait également appelé à une réflexion approfondie sur cette question, invitant les chercheurs, les experts et la société civile à examiner les implications d’une telle réforme.

Pour la CENCO, la stabilité politique et l’unité nationale doivent primer sur toute considération politique ou partisane. L’Église catholique craint que cette révision ne soit utilisée comme un outil pour prolonger le pouvoir de l’actuel président ou pour modifier des dispositions clés, comme celles relatives à la limitation des mandats présidentiels.

Une initiative controversée du président Tshisekedi

La révision de la Constitution est un dossier majeur du mandat de Félix Tshisekedi. Lors d’un meeting à Kananga, le 11 décembre 2024, le président Tshisekedi avait annoncé la création d’une commission chargée d’examiner la possibilité de réviser ou de modifier la Constitution de 2006. Cette annonce a été perçue par de nombreux acteurs politiques et sociaux comme un projet visant à renforcer son pouvoir et à ouvrir la voie à un possible maintien au pouvoir au-delà de la fin de son mandat en 2025.

Les critiques se sont multipliées depuis cette annonce, notamment au sein de l’opposition, qui considère cette initiative comme une tentative de manipulation politique pour modifier des dispositions constitutionnelles essentielles, notamment la durée et le nombre de mandats présidentiels. Plusieurs partis politiques et leaders de l’opposition, dont Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Augustin Matata Ponyo, ont publiquement rejeté cette révision, qualifiant le projet de « manœuvre dictatoriale ».

Le climat de tension politique en RDC

La question de la révision constitutionnelle divise profondément la classe politique congolaise. Le pays, déjà marqué par une instabilité chronique et une crise sécuritaire persistante, se trouve en pleine effervescence politique à l’approche des élections de 2025. La révision de la Constitution, au lieu de constituer un terrain de consensus, est devenue un point de friction majeur entre le gouvernement et l’opposition.

Les critiques contre le projet de révision se sont intensifiées après que Félix Tshisekedi ait évoqué la possibilité de changer certaines dispositions de la Constitution pour répondre aux « réalités actuelles du pays ». Ces propos ont alimenté les suspicions sur l’objectif réel de cette révision, notamment la possibilité de prolonger le mandat présidentiel de Tshisekedi ou d’adapter le texte aux ambitions politiques du chef de l’État.

Une mobilisation de l’opposition

Face à cette situation, l’opposition congolaise a intensifié sa mobilisation contre la révision constitutionnelle. Plusieurs leaders politiques ont dénoncé ce qu’ils appellent une tentative de « perpétuation du pouvoir » et ont promis de tout mettre en œuvre pour empêcher toute modification de la Constitution.

Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi et Augustin Matata Ponyo, figures de l’opposition, ont exprimé leur inquiétude face à ce projet, craignant que la révision ne soit utilisée pour saper le processus démocratique et affaiblir les institutions indépendantes.

L’Église catholique : une voix influente dans le débat

La position de l’Église catholique, représentée par la CENCO, reste un élément clé dans le débat politique. L’Église est souvent perçue comme une institution influente en RDC, capable de peser sur l’opinion publique et de mobiliser la société civile contre des initiatives jugées contraires à l’intérêt général. Mgr Fulgence Muteba, en tant que président de la CENCO, joue un rôle central dans cette opposition, en se faisant la voix de nombreux Congolais qui redoutent une dérive autoritaire.

Le leader catholique a rappelé que la Constitution actuelle, adoptée en 2006, a permis à la RDC de sortir de plusieurs années de guerre et d’instabilité, et que toute modification de ce texte ne doit pas se faire à des fins politiques ou personnelles. Selon lui, il est impératif de préserver le caractère sacré de la Constitution pour garantir la paix et l’unité du pays.

Conclusion : L’avenir de la révision constitutionnelle en question

La révision de la Constitution reste un sujet de grande controverse en République Démocratique du Congo. Alors que le président Tshisekedi poursuit sa démarche en faveur de cette réforme, les opposants politiques, les acteurs de la société civile et l’Église catholique continuent de s’opposer fermement à ce projet, considérant qu’il pourrait menacer l’unité du pays et compromettre le processus démocratique en RDC.

La CENCO, à travers les paroles de Mgr Fulgence Muteba, a clairement exprimé son désaveu de l’initiative, affirmant que la révision constitutionnelle est une voie périlleuse pour la RDC, susceptible de déstabiliser davantage le pays. Dans un contexte déjà tendu, la question de la révision de la Constitution pourrait être un facteur de polarisation accrue, avec des conséquences incertaines pour les élections prévues en 2025.

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