Une nouvelle menace sécuritaire plane sur la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC). Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole du secteur opérationnel des Forces armées de la RDC (FARDC) en Ituri, a révélé l’existence d’un groupe armé naissant, la Coalition pour la révolution populaire (CRP), dirigé par l’ancien chef de guerre Thomas Lubanga Dyilo.
Un mouvement soutenu par le M23
Lors d’une intervention sur les ondes de la radio des FARDC, le lieutenant Ngongo a affirmé que cette nouvelle coalition rebelle serait alliée au Mouvement du 23 mars (M23), un groupe armé actif dans l’Est du pays et régulièrement accusé d’être soutenu par le Rwanda.
« Nous savons tout ce que vous faites. Ce sont les alliés du M23, les alliés des Rwandais », a déclaré l’officier, appelant la population à rejeter cette insurrection.
D’après lui, la CRP aurait tenu ses assises à Kampala, en Ouganda, et disposerait d’une organisation hiérarchisée. Parmi les figures de proue du mouvement figureraient Charles Kakani Bungamuzi, premier vice-président, Tabani Ayiki Ibrahim, deuxième vice-président, Djokaba Lambi, secrétaire exécutif et élu provincial de Djugu, ainsi que Baudouin Nyara, secrétaire chargé des finances et originaire de Mahagi.
Une menace pour la stabilité de l’Ituri
Le lieutenant Ngongo a mis en garde les élus de la province contre toute tentative de cautionner cette nouvelle insurrection. Selon lui, la CRP chercherait à déstabiliser l’Ituri et à plonger la région dans un chaos similaire à celui des années 1999-2003, période marquée par des conflits interethniques et la prolifération des groupes armés.
Il a également pointé du doigt des attaques récentes dans les localités de Sabe, Tchomia et Kasenyi, imputées à des milices qui tenteraient de masquer leurs actes sous des prétextes fallacieux.
Appel à la mobilisation générale
Face à cette menace émergente, le porte-parole des FARDC a lancé un appel pressant à la communauté internationale, aux élus locaux, aux chefs religieux et aux jeunes de l’Ituri afin d’empêcher la résurgence des violences.
« Ceux qui ont détruit l’Ituri hier veulent recommencer. Mais nous n’allons pas les laisser faire. L’État congolais ne permettra pas que cette province soit encore prise en otage », a-t-il déclaré.
L’Ituri, placée sous état de siège depuis près de quatre ans, reste en proie aux exactions des groupes armés locaux, tels que la CODECO et les Zaïre, ainsi qu’aux attaques des Allied Democratic Forces (ADF), des rebelles d’origine ougandaise.
Par ailleurs, dans la province voisine du Sud-Kivu, un autre groupe armé a récemment annoncé son ralliement au M23-AFC, laissant présager une escalade des tensions dans l’Est de la RDC.
Les autorités congolaises assurent être déterminées à empêcher toute nouvelle insurrection et à restaurer l’autorité de l’État dans ces régions fragilisées par des décennies de conflits.