La Cellule d’analyse des indicateurs de la primature a tiré la sonnette d’alarme, à l’issue d’une mission effectuée du 14 au 17 avril dans la province de l’Ituri, sur l’utilisation préoccupante du shilling ougandais dans certains territoires frontaliers, notamment Mahagi et Aru.
Jean-Claude Rhushangire, expert en développement au sein de cette structure rattachée à la Primature, a dénoncé ce phénomène qu’il qualifie de « dérive préoccupante », soulignant que cette pratique constitue une menace directe à la souveraineté nationale : « Le franc congolais n’est pas seulement un moyen de paiement, c’est un symbole d’unité et d’identité nationale. Son abandon progressif dans certaines zones compromet les fondements même de l’État », a-t-il déclaré.
Le rapport de la cellule révèle que le shilling ougandais circule librement dans les transactions commerciales quotidiennes, jusqu’à être utilisé dans certains services publics. Une situation que l’expert juge illégale et dommageable pour la stabilité économique nationale.
Il déplore l’absence de régulation stricte dans ces territoires où la proximité géographique avec l’Ouganda semble avoir pris le pas sur les impératifs légaux et économiques de la République Démocratique du Congo : « Il est urgent de réaffirmer l’autorité de l’État par des actions concrètes, notamment la sensibilisation des populations, la responsabilisation des administrations locales et le renforcement des contrôles », a-t-il insisté.
La mission recommande par ailleurs une intervention coordonnée entre le ministère des finances, la banque centrale du congo et les autorités provinciales pour restaurer l’usage exclusif du franc congolais comme monnaie légale sur toute l’étendue du territoire national.