Le décès du pape François marque un tournant historique pour l’Église catholique. À l’heure où les regards se tournent vers le conclave, deux figures africaines émergent avec force parmi les successeurs potentiels : le Cardinal guinéen Robert Sarah et le Cardinal congolais Fridolin Ambongo.
Proche idéologiquement du pape François, Fridolin Ambongo est salué pour son engagement en faveur du dialogue interreligieux, du multiculturalisme et de la justice sociale. Archevêque de Kinshasa et membre influent du Conseil des cardinaux depuis 2020, il est le premier Africain à jouer un rôle institutionnel aussi central au sein du gouvernement de l’Église. Son parcours témoigne d’une volonté d’ancrer l’Église dans les réalités contemporaines, notamment celles du continent africain.
Néanmoins, l’année 2024 a été marquée par une prise de position qui a suscité des remous. Le cardinal Ambongo a co-signé la déclaration des Églises d’Afrique, s’opposant à la bénédiction des personnes homosexuelles – une mesure pourtant soutenue par le pape François. Ce désaccord, bien que notable, n’a pas entaché la proximité entre les deux hommes, témoignant d’un respect mutuel malgré leurs différences.
À ses côtés dans les pronostics figure le cardinal Robert Sarah, figure conservatrice de l’Église, connu pour ses positions rigides sur la liturgie et les mœurs. Ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, Sarah incarne une vision plus traditionnelle de l’Église, en contraste avec l’ouverture sociale prônée par Ambongo.
Selon Pierre Desorgues, journaliste à TV5 Monde, la montée en influence des prélats africains ne peut plus être ignorée. Aujourd’hui, 29 cardinaux sont originaires d’Afrique, un continent qui compte près de 250 millions de fidèles catholiques. Le poids démographique et spirituel de l’Afrique devient ainsi un facteur déterminant dans l’avenir de l’Église.
À l’aube d’un conclave historique, une chose est certaine : l’Afrique catholique n’est plus en marge, elle est désormais au centre des enjeux. Et peut-être, pour la première fois de l’histoire, un pape africain sera-t-il élu pour guider l’Église universelle vers une nouvelle ère.