Après que le ministre de la Justice congolaise, Constant Mutamba, a annoncé une prime pour l’arrestation de Paul Kagame, le gouvernement rwandais a réagi à travers son porte-parole Yolande Makolo. Ce dernier a indiqué que ces déclarations incitent à la haine et ciblent directement les « banyarwanda », y compris le président Paul Kagame.
Cette réaction vive du Rwanda aux propos tenus le 23 novembre 2024 par Constant Mutamba, lors de sa visite à la prison centrale de Munzenze à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, met un accent nouveau au conflit opposant la RDC avec le Rwanda.
« Constant Mutamba, portant un masque pour se protéger de l’odeur dans la prison de Munzenze, à deux pas de notre frontière, a tenu des discours de haine en kiswahili, incitant à traquer, dénoncer et tuer les « banyarwanda ». C’est ce à quoi le rwanda doit faire face quotidiennement. Les mesures défensives de notre pays restent donc justifiées », a déclaré Yolande Makolo mardi 26 novembre.
Alors que Kinshasa et Kigali se sont engagés à renforcer le plan de neutralisation des rebelles rwandais des FDLR, les propos de Mutamba, où il avait promis aux prisonniers leur libération en échange de la dénonciation des « traîtres », offrent au Rwanda une nouvelle justification pour maintenir ses troupes sur le sol congolais.
Le rapport récent des Nations unies avait déjà confirmé la présence de 4 000 soldats rwandais armés dans l’est de la RDC pour soutenir les rebelles du M23. Kigali réfute ces accusations, mais des analystes pointent une stratégie délibérée du rwanda pour prolonger son occupation et exploiter les ressources naturelles du pays de Lumumba.
Sans ambiguïté, cette situation met en lumière un double discours entre les engagements pris à Luanda et les actes sur le terrain, alimentant un climat de méfiance entre les deux nations.
SMut