Cette affaire, bien que marquant un progrès dans la lutte contre les violences faites aux femmes en RDC, a également soulevé des questions et des débats sur les circonstances exactes du décès de Khadidja, l’épouse de l’ancien vice-ministre des Hydrocarbures sous le régime de Joseph Kabila.
Condamné à 20 ans de prison ferme pour avoir tué sa femme Khadidja, d’origine malgache, Moussa ne cesse de clamer son innocence en affirmant que son épouse est morte d’un cancer. Ainsi, lors de sa rencontre avec l’actuel ministre de la justice, Constant Mutamba, il a fermement réfuté l’accusation de meurtre en s’étonnant de la rapidité avec laquelle le dossier a été traité.
L’affaire a éclaté le 14 avril 2024, après que des vidéos montrant Khadidja avec le visage gravement tuméfié ont circulé sur les réseaux sociaux. Cette situation avait suscité une indignation généralisée en RDC. La victime a été admise à l’hôpital où elle a succombé à ses blessures quelques jours plus tard. Moussa Mondo a été arrêté peu après la diffusion de ces images.
Lors de son procès, Moussa Mondo a nié les accusations de violence conjugale et de meurtre portées contre lui. Il a déclaré que Khadidja souffrait d’un cancer en phase terminale et que son décès était dû à cette maladie, non à des actes de violence de sa part. Selon Mondo, les blessures visibles sur les vidéos étaient des conséquences de la maladie et non de violences.
Malgré les déclarations de Mondo, le tribunal a jugé que les preuves présentées, y compris les vidéos et les témoignages, étaient suffisantes pour établir sa culpabilité. Les défenseurs des droits des femmes ont applaudi la condamnation, soulignant l’importance de la lutte contre les violences conjugales en RDC. En plus de la peine de prison, Moussa Mondo a été condamné à payer une amende d’un million de francs congolais.
Les affirmations de Mondo sur la maladie de sa femme ont conduit certains à penser qu’une enquête plus approfondie aurait pu être nécessaire pour clarifier les faits.
Samuel MUTONI