Ce jeudi 5 décembre 2024, la Haute Cour Militaire (HCM) de la République Démocratique du Congo a prononcé des condamnations à mort à l’encontre de cinq membres influents de l’Alliance Fleuve Congo (AFC). Ces derniers ont été reconnus coupables de trahison et de participation à un mouvement insurrectionnel. Les condamnés sont Samafu Makinu Nicaise, M’Kangya Nyamatshaba Microbe, Nangaa Baseyane Ruttens, Safari Bishori Luc et Nkuba Shebandu Eric alias Malembe.
Le procès en appel de ces 26 prévenus membres de l’AFC a révélé l’ampleur des activités de ce mouvement rebelle, dirigé par Corneille Nangaa, l’ex-président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Les cinq individus incarcérés à Kinshasa ont été jugés coupables de haute trahison, accusés de participer à un complot contre l’État congolais. La peine capitale a été prononcée à leur encontre.
Pour les 21 autres membres de l’AFC, dont Corneille Nangaa, la procédure en appel a été suspendue. Selon l’article 94 du Code de procédure pénale militaire, cette décision a été prise car ces individus sont actuellement en fuite. Rappelons que lors du premier jugement, ces derniers avaient déjà été condamnés à la peine de mort, une décision qui reste en vigueur.
Le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé que la décision de la HCM serait exécutée sans délai pour les cinq condamnés encore en détention à Kinshasa. « Nous veillerons à ce que la peine de mort soit appliquée aux cinq condamnés actuellement détenus. Par ailleurs, des mandats d’arrêt internationaux seront émis contre M. Corneille Nangaa et ses complices en fuite », a déclaré le ministre.
La HCM a également précisé que l’État congolais mettra tout en œuvre pour l’exécution des peines et la capture des fugitifs, afin de garantir la justice. Cette annonce intervient dans un contexte tendu, après la création de l’AFC par Corneille Nangaa en décembre 2023 à Nairobi (Kenya), un mouvement politico-militaire qui inclut le groupe armé M23. Ce dernier, actif dans l’est du pays, est accusé de perpétrer des attaques violentes contre l’armée congolaise et de déstabiliser la région.
La condamnation des membres de l’AFC intervient après une série d’événements qui ont secoué le pays, notamment les tensions entre le gouvernement congolais et des groupes rebelles comme le M23, qui a été impliqué dans des affrontements avec les forces armées de la RDC.