Quelques heures après l’intervention médiatique de Jean-Pierre Bemba, Vice-premier ministre en charge des Transports, sur Top Congo FM, Prince Epenge, président national du parti politique ADD Congo et cadre de Lamuka, plateforme politique de l’Opposition, a vivement réagi en qualifiant de « ratée » la sortie de Jean-Pierre Bemba.
Dans ses déclarations, Jean-Pierre Bemba avait comparé les embouteillages de Kinshasa à ceux de grandes villes mondiales telles que Paris et Bruxelles, ce qui n’a pas du tout été du goût de Prince Epenge. « Monsieur Jean-Pierre Bemba aurait dû se taire, ou, à défaut, reconnaître que le régime de monsieur Tshisekedi qu’il sert est incapable de mettre fin aux embouteillages interminables de Kinshasa », a-t-il asséné d’entrée de jeu. Il a ensuite qualifié de « ridicules » les comparaisons de Bemba, soulignant que la situation de la capitale congolaise n’était en rien comparable à celle des villes européennes. « Aller jusqu’à comparer les embouteillages à Paris, à Bruxelles avec celles de Kinshasa, c’est un peu comme comparer un colibri avec un albatros », a ajouté Epenge.
L’absence de solutions concrètes
Prince Epenge n’a pas manqué de rappeler que, en tant que Vice-premier ministre chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba aurait dû proposer des solutions concrètes pour améliorer la circulation à Kinshasa, plutôt que de verser dans des comparaisons « ridicules ». Pour lui, les causes des embouteillages à Kinshasa sont d’une nature bien différente de celles des grandes capitales comme Paris ou Bruxelles. « Les causes des embouteillages à Kinshasa sont principalement liées à l’absence de routes en bon état. Il y a des nids de poule partout ; il y a des flaques d’eau partout. Les causes des embouteillages à Paris, où je me trouve à ce moment, ne sont pas liées à l’état catastrophique des routes », a expliqué Epenge, avant de rappeler que la capitale française dispose d’une infrastructure routière bien plus développée que celle de Kinshasa.
Le bilan des autorités en place
Loin de se limiter à une simple critique des propos de Bemba, Prince Epenge a aussi pointé du doigt le bilan du régime de Félix Tshisekedi en matière d’infrastructures. Il a rappelé que le gouvernement avait lancé l’opération « Kinshasa zéro trou » qui, selon lui, n’a pas donné les résultats escomptés. « Monsieur Bemba peut nous dire, sur les 3.600 km que compte Kinshasa, combien monsieur Félix Tshilombo a réhabilité pendant les six pénibles et longues années qu’il vient de passer au pouvoir ? », a-t-il interpellé, estimant que les routes de Kinshasa sont dans un état déplorable et que les voies intercommunales, qui devraient fluidifier le transport, n’ont pas été construites.
Epenge a également critiqué l’absence de système de transport public efficace dans la ville, ce qui oblige de nombreux habitants à recourir à des moyens de transport privés souvent vétustes et peu fiables. « Jean-Pierre Bemba sait qu’il n’a pas doté Kinshasa d’un moyen de transport public efficace. Ceci a pour conséquence des privés qui inondent les routes de Kinshasa de leurs moyens de transport vétustes d’occasion inadaptée, qui tombent en panne partout et à tout moment », a-t-il déploré.
Des embouteillages meurtriers et coûteux
Enfin, Prince Epenge a conclu en soulignant les graves conséquences des embouteillages à Kinshasa, qui ne se limitent pas à des désagréments pour les citoyens mais qui causent également des pertes économiques considérables et des drames humains. « Ces embouteillages interminables causent des pertes financières énormes aux entreprises, mais aussi ont déjà occasionné des morts dans les ambulances qui s’y coincent », a-t-il insisté, appelant à une prise en charge urgente de la question de la fluidité du trafic dans la capitale.
Pour le président de l’ADD Congo, Jean-Pierre Bemba et le gouvernement Tshisekedi devraient faire preuve de plus de sérieux et d’efficacité dans la gestion des embouteillages, afin que la ville de Kinshasa devienne réellement vivable. « Il y a urgence qu’il puisse s’y pencher sérieusement, pour que la ville de Kinshasa devienne vivable », a conclu Prince Epenge, en soulignant la nécessité de solutions concrètes et rapides pour améliorer la situation.
Ainsi, la réaction de Prince Epenge montre un désaveu net de la gestion actuelle des transports à Kinshasa et un appel à l’action immédiate face à une problématique devenue quotidienne et intolérable pour les habitants de la capitale.