Bujumbura, Burundi – 20 février 2025 – Alors que les affrontements entre le M23 et l’armée congolaise continuent de déstabiliser l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), près de 800 policiers et militaires congolais ont traversé la frontière pour se réfugier au Burundi. Cette fuite intervient alors que les combats s’intensifient, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les troupes rwandaises et les forces du M23 ont pris un contrôle étendu du territoire.
Des policiers congolais accueillis au centre du Burundi
D’après les autorités burundaises, plus de 530 policiers congolais ont été enregistrés depuis leur arrivée sur le sol burundais. Ces policiers ont fui les combats et les incursions des forces rebelles du M23, se réfugiant principalement dans la province de Muramvya, située au centre du Burundi. Les autorités locales ont précisé que les policiers congolais avaient été séparés des civils et conduits dans des centres d’hébergement sécurisés.
Parmi les policiers réfugiés, deux femmes accompagnées de leurs enfants ont été signalées. Les policiers, pour la plupart armés, ont été transportés vers un stade royal où des camions de la Police Nationale du Burundi (PNB) ont déposé les rescapés. L’accueil a été soutenu par les autorités locales, notamment par le gouverneur de province qui a ordonné l’approvisionnement en nourriture pour ces réfugiés en urgence.
Des militaires congolais se réfugient à Cibitoke
Parallèlement, 250 militaires congolais ont trouvé refuge au Burundi, principalement dans la région de Cibitoke, située dans le nord-ouest du pays. Ces militaires, qui ne sont pas officiellement reconnus, ont traversé la rivière Rusizi, une frontière naturelle séparant le Burundi de la RDC, et ont été accueillis dans le camp militaire de Cibitoke. Les autorités burundaises n’ont pas encore communiqué officiellement à ce sujet, mais des sources locales ont confirmé leur arrivée, citant des zones spécifiques comme Kaburantwa, Rusiga, et Rukana, dans les communes de Rugombo et Buganda.
Le contexte de la guerre et les implications pour la région
Les forces congolaises ont fait face à une avancée rapide du M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda, et ont récemment perdu le contrôle de plusieurs villes clés dans l’est de la RDC, notamment Goma et Bukavu. Ces pertes ont entraîné une vague de réfugiés et de déserteurs fuyant la violence.
Le Burundi, un petit pays d’Afrique de l’Est, a vu une montée des tensions en raison de son implication dans la guerre. En réponse aux violences, le pays a déployé près de 10 000 soldats en soutien aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), dans le cadre d’une coopération bilatérale entre les deux nations. Cependant, suite à la prise de Goma et à l’évolution du conflit, des militaires burundais ont été retirés du territoire congolais, une décision prise sous les conseils du président ougandais Yoweri Museveni.
Des rumeurs sur les militaires burundais et congolais
Des rumeurs ont circulé concernant la présence de militaires burundais et congolais dans la région, avec des témoins rapportant avoir vu des soldats en tenue militaire circulant dans les rues de Cibitoke. Bien que les autorités burundaises aient démenti ces informations, certains observateurs ont constaté la fatigue des militaires et leur condition dégradée, leur uniforme couvert de boue, témoignant des difficultés rencontrées lors de leur fuite.