Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a adressé un message fort à sa majorité, marquant un tournant décisif dans la gestion de la crise sécuritaire dans l’Est du pays. Face aux revers militaires subis à Goma et Bukavu, il a tenu à rappeler que « nous avons perdu deux batailles, mais pas la guerre ».
Une trahison au sein de l’armée et une refonte totale annoncée
Le chef de l’État a pointé du doigt des actes de trahison au sein des forces armées congolaises (FARDC), affirmant que des complicités internes avaient facilité les avancées ennemies. Face à cette situation, il a annoncé une refonte totale de l’armée, soulignant la nécessité d’une restructuration en profondeur pour restaurer l’efficacité et la discipline au sein des FARDC.
Refus de dialogue avec le M23 et mobilisation nationale
Tshisekedi a fermement exclu toute négociation avec le groupe rebelle M23, qu’il qualifie de « pantins du Rwanda ». Selon lui, engager un dialogue avec ces forces reviendrait à « chercher à nous humilier ». Il a appelé à une coalition nationale contre l’agression, envisageant même la formation d’un gouvernement d’union. Son conseiller spécial a été mandaté pour rencontrer les différents acteurs politiques afin de renforcer l’unité nationale face à cette crise.
Une Union Sacrée critiquée, une nouvelle direction annoncée
Visiblement déçu par l’Union Sacrée, qui n’aurait pas suffisamment mobilisé contre l’agression, Tshisekedi a salué l’engagement spontané de certaines figures politiques telles que Jean-Pierre Bemba, Daniel Lihau, Guy Loando et Christophe Mboso. Il a annoncé une restructuration imminente de cette coalition, avec une nouvelle direction attendue dès la semaine prochaine.
Le Rwanda, acteur d’une stratégie plus large
Le président congolais a réaffirmé que le Rwanda n’agit pas seul dans cette crise, insinuant l’implication de puissances extérieures qui soutiendraient les opérations de déstabilisation. Il a réitéré son engagement à « déboulonner le système » qui favorise le pillage des ressources naturelles du Congo.
Avec ces annonces, Tshisekedi entend durcir sa stratégie face à l’agression et renforcer la cohésion nationale pour restaurer la souveraineté du pays.