En RDC, on ne peut terminer une semaine sans entendre les échos d’un gangstérisme financier : La mafia, la corruption, le détournement et l’arnaque. Ces vices de la société congolaise engloutissent de façon exponentielle l’espoir du développement d’un peuple, meurtri par la détérioration de sa condition de vie et l’insécurité entretenue par l’étranger à cause de ses minerais.
Actuellement, c’est la musique d’une prétendue surfacturation dans le projet de délivrance des cartes d’identité nationale qui retentit, à la vitesse d’un éclair dans le milieu public congolais. Le plus douloureux dans cette histoire est que les mêmes noms, méthodes et pratiques reviennent mais dans des contextes différents.
Soucieuse de voir la matérialisation de la promesse du président de la République de doter les Congolais d’une véritable pièce d’identité sécurisée, l’Inspection Générale des Finances (IGF) avait dépêché, depuis lundi 4 mars de cette année en cours à l’ Office national de l’indentification de la population (ONIP), une mission d’encadrement des opérations financières relatives au fonds payé par le trésor public dans les deux comptes de l’ONIP logés à la SOFIBANQUE.
Voici les éléments et les indices démontrant que ce projet serait une arnaque
- L’usurpation d’identité de la firme ayant gagné le marché
Dans sa mission, l’IGF a relevé la firme Française IDEMIA/France dont AFRITECH revendique les liens directs n’a aucune relation avec cette dernière. Effectivement, la firme française ne reconnaît pas sa participation à ce projet de cartes d’identité en République démocratique Congo. Elle a même dit, à travers son représentant à la Radio France Internationale, que IDEMIA n’a pas discuté avec les autorités congolaises.
D’ailleurs, l’IGF l’avait indiqué dans son rapport que AFRITECH n’était qu’un simple client qui pourra s’approvisionner auprès de IDEMIA en équipements. Ce qui fait croire que la « dénomination utilisée dans ce projet AFRITECH/IDEMIA est une usurpation ».
Ce premier élément, pousse à une conclusion selon laquelle, pour gagner le marché, l’entreprise AFRITECH aurait menti non seulement sur son identité, mais aussi sur son objet social. Une vice majeur de fausseté et d’arnaque.
- AFRITECH ne dispose pas de ressources
L’entreprise AFRITECH ne dispose pas de ressources pour financer sa participation, alors que le contrat prévoit que l’Etat Congolais fournisse à ce Groupement une garantie devant lui permettre de lever les fonds auprès des banques commerciales. Cette garantie, avait écrit l’IGF, portera sur la séquestration des avoirs de la Banque Centrale du Congo par la banque commerciale prêteuse. «Cette opération tombe, en effet, dans l’illégalité, voire dans l’impossibilité » lit-on dans la correspondance de l’IGF.
- AFRITECH n’est pas en Consortium avec IDEMIA
En clair, 1 Milliard 424 millions $ pour la délivrance des cartes d’identité en RDC serait la somme totale exigée par l’opérateur économique malien, Samba Bathily. Là où le bas blesse, c’est son partenariat avec la firme IDEMIA. Cette dernière nie une quelconque collaboration.
Alors que AFRITECH a affirmé être en consortium avec IDEMIA par sa dénomination, l’un des responsables d’IDEMIA a avoué sur RFI que leur société n’a été contactée que comme fournisseur des services technologiques, prestataire et n’a jamais négocié avec les autorités congolaises. Olivier CHARLANES, vice président moyen orient et Afrique a réfuté catégoriquement les allégations selon lesquelles IDEMIA est en consortium avec AFRITECH de Samba Bathily.
Néanmoins, IDEMIA n’exclut pas de mettre un terme à sa participation dans ce projet congolais.
Ces éléments, outre les enquêtes en cours de l’IGF ayant abouti à la suspension des opérations de délivrance de carte d’identité, démontrent que ce projet serait une grosse arnaque qui s’est même donné le toupet d’enrôler le chef de l’état congolais, Félix Antoine Tshisekedi.
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