Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a reçu ce vendredi à Kinshasa une délégation de députés européens membres du groupe des Patriotes du Rassemblement national. Conduite par le député Thierry Mariani, la délégation est venue témoigner son soutien à la RDC face à la crise persistante dans l’Est du pays.
Dans les bureaux de la Cité de l’Union africaine, les échanges ont principalement porté sur les avancées diplomatiques en cours pour mettre fin à l’agression rwandaise et rétablir la paix dans la région. Parmi les sujets abordés : les sanctions contre Kigali et la suspension de l’aide au développement de certains pays européens envers le Rwanda.
Thierry Mariani, également membre de la commission Commerce international de l’Union européenne, a exprimé de vives préoccupations concernant l’accord signé entre l’UE et le Rwanda sur les minerais stratégiques. « Cet accord n’a aucune garantie de traçabilité. Tout le monde sait que les ressources géologiques du Rwanda sont limitées et que beaucoup proviennent probablement du pillage des richesses congolaises. Nous refusons d’être complices de ce vol et de cette violence », a-t-il déclaré devant la presse.
Le député français a proposé une solution technique permettant de garantir la traçabilité des minerais, afin de protéger les intérêts de la RDC et d’assurer plus de transparence dans ce commerce stratégique. Il a par ailleurs salué les sanctions déjà prises par des pays comme l’Allemagne, les États-Unis ou encore le Royaume-Uni, appelant l’Union européenne à suivre le même chemin. « Si l’on veut mettre fin à l’agression dont est victime la RDC, il faut aller au-delà des discours », a-t-il insisté.
Au-delà des questions sécuritaires, Thierry Mariani a évoqué la nécessité d’un nouveau regard de la France sur ses relations avec la RDC, « premier pays francophone », selon ses mots. « Il est temps que nos relations soient plus équilibrées, plus profitables pour les deux parties. Aujourd’hui encore, certains États semblent avoir des préférences dans la région, et cela crée des tensions inutiles », a-t-il ajouté.
Présent lors de cette rencontre, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale congolaise, Jean-Claude Tshilumbayi, a salué l’engagement de ces députés européens. « Ce sont des amis du Congo. Ils nous ont soutenus, ils ont porté nos combats, jusque dans les rues de Bruxelles et de Paris pour faire entendre notre voix », a-t-il rappelé avec émotion.
Dans un climat où la solidarité internationale devient essentielle pour espérer le retour de la paix à l’Est, cette visite sonne comme un geste fort en faveur du peuple congolais. Un espoir, peut-être, que les actes suivront enfin les paroles.