« La justice congolaise est malade », avait dit le président congolais Félix Antoine Tshisekedi, sans préciser la nature de ce problème de santé dont souffre le système judiciaire en RDC. Sans détours, la levée de la mesure d’interdiction de sortie contre Nicolas Kazadi donne l’idée que la maladie de la justice congolaise n’est ni la malaria, ni une simple fièvre typhoïde, mais plutôt un cancer profondément enraciné.
L’histoire de détournement en RDC montre que l’on peut contourner la loi sans la violer lorsqu’il s’agit de répondre effectivement à ces actes. Certes, comme dans toutes les affaires liées aux détournements, où les prévenus et détenus ne tombent malades que lorsque la justice est dans leur viseur, Nicolas Kazadi a aussi joué à son tour le scénario d’un homme malade » afin de bénéficier de la sympathie du régime et des autorités judiciaires.
L’affaire Lampadaire et Forages, dans laquelle l’ex ministre des finances était lui aussi trempée, continue à prendre d’autres allures. Le cité et ses deux complices étaient frappés depuis quelques jours de la mesure d’interdiction de quitter le pays. Mais «l’exception miraculeuse» a surgi au profit de Nicolas Kazadi pour se camper sous l’abri d’un voyage à l’étranger.
Que fait constant Mutamba face à la clameur publique sur la dite levée d’interdiction contre Nicolas Kazadi ?
On peut se guérir d’une malaria après consommation des antipaludéens vendus dans plusieurs pharmacies, mais pour le cancer, les scientifiques disent ouvertement que la chance de s’en sortir est en dessous de 0,5%. Surtout si le cancer est profondément enraciné. La pathologie dont souffre la justice congolaise semble envelopper la bonne volonté du nouveau ministre de la justice, Constant Mutamba. Ce dernier, considéré comme ce médecin capable de résoudre le problème de son patient, la justice congolaise, est dépassé par le caractère informel du pouvoir politique et l’omerta enracinée dans la société congolaise.
Dans sa récente déclaration, l’équipe de Constant Mutamba, ministre de la justice, a communiqué avec étonnement sur une mesure jugée tendancieuse par de nombreuses personnes et mal perçue par les Congolais. Ce jeune ministre, comparé à un « chien enragé » par ses actions inlassables pour révéler la vérité et poursuivre sans relâche les criminels financiers, semble désormais rencontrer le silence complice qui caractérise le système politico-judiciaire congolais. Sa nomination avait suscité un certain espoir parmi la population, axé sur la devise de zéro impunité. Cependant, la réalité est tout autre.
Dans le communiqué, il est mentionné que le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux annonce que l’ancien Ministre des finances n’est plus soumis à une interdiction de sortie dans le cadre des enquêtes sur la surfacturation de forages et lampadaires. Ce passage du communiqué donne l’impression d’une réaction surprenante, ce qui invite à une réflexion approfondie.
Néanmoins, le ministre de la Justice a voulu souligner l’engagement affiché par Félix Tshisekedi de s’assurer que toutes les personnes concernées par cette affaire de détournement soient traduites en justice et rendent compte de leurs actes devant le tribunal compétent, sans aucune exception.
Le médecin Mutamba n’a pas de choix…
De par ses efforts et engagement à bannir l’impunité dans le secteur de la Justice, Constant Mutamba serait comme un sac du sucre jeté dans un lac pour fabriquer une boisson sucrée à la taille de cet étang, qui du reste est le système judiciaire congolais. Ce dernier, souffre également d’un cancer dont la solution est la combinaison de tous les médicaments de pharmacie au monde.
Alors que François Rubota ainsi que l’ancien ministre Guy Mikulu avaient été transférés dans les geôles de Makala, alors que Nicolas Kazadi, lui, va continuer à vaquer librement à ses occupations. Aux dernières nouvelles, l’ex argentier qui devrait normalement être éjecté à Makala, lui aussi comme ses complices, vient de bénéficier d’une mesure qui frappe de caducité toute mesure qui l’interdisait de quitter le territoire national.
Malgré les affirmations du ministre de la justice selon lesquelles il surveille de près le dossier et assure que des mesures sont prises pour que toute personne reconnue complice ne puisse échapper aux poursuites, le voyage de l’ex-ministre des finances à l’étranger illustre le retour des pratiques critiquées et nuisibles pour le système judiciaire congolais, qui semblent s’inscrire dans une répétition préoccupante.
RÉDACTION