Un contrat de 39 millions de dollars attribué pour la construction d’un complexe pénitentiaire à Kisangani suscite une vive polémique au sein de l’opinion publique et dans les milieux politiques. Le marché, attribué de gré à gré à la société Zion Construction, soulève de nombreuses interrogations quant à sa légalité et sa transparence.
Selon plusieurs sources concordantes, le contrat a été signé directement entre le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, et la société adjudicataire, en violation apparente de la loi sur les marchés publics. La procédure de gré à gré, censée être exceptionnelle, ne semble ici bénéficier d’aucune justification valable.
Une société créée récemment et sans expérience avérée
Plus troublant encore, la société Zion Construction a été officiellement enregistrée le 28 mars 2024, soit à peine quelques semaines avant l’attribution du marché. Elle ne dispose d’aucune expérience documentée dans le domaine de la construction pénitentiaire, contrairement aux exigences prévues par la loi.
L’article 17 de la loi du 27 avril 2010 sur les marchés publics stipule clairement que ceux-ci doivent, sauf cas exceptionnels dûment motivés, être attribués à l’issue d’un appel d’offres. Le recours à une procédure directe dans un dossier d’une telle envergure apparaît donc comme une entorse grave aux règles de transparence et de concurrence.
Des appels à des explications
Face à l’indignation grandissante, plusieurs voix s’élèvent pour réclamer des explications du ministre Mutamba, certains allant jusqu’à exiger l’ouverture d’une enquête parlementaire. Des ONG spécialisées dans la gouvernance et la lutte contre la corruption ont également exprimé leur inquiétude.