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jeudi, juin 26, 2025

Detournement : Le ministre Constant Mutamba sous pression

Depuis le mercredi 14 mai, le ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba, est au cœur d’une tempête politique et médiatique à l’Assemblée nationale. Deux questions orales avec débat ont été initiées par les députés Fontaine Mangala (Kisangani) et Willy Mishiki (Walikale), soulevant de sérieuses préoccupations autour de la construction d’une nouvelle prison à Kisangani.

Une affaire de 39 millions de dollars

À l’origine de cette interpellation parlementaire : le décaissement présumé de 39 millions de dollars en dehors des procédures régulières de passation des marchés publics. Les députés accusateurs dénoncent des irrégularités administratives et demandent des comptes au ministre Mutamba.

Le député Willy Mishiki a enfoncé le clou en impliquant également les ministres du Budget et des Finances, allant jusqu’à évoquer un possible détournement de fonds publics. Selon une correspondance de la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) adressée à la Première ministre Judith Suminwa, 19 millions de dollars auraient déjà été transférés à une société privée dont le contrat ne respecterait pas les normes légales. Il s’agirait, toujours selon cette source, d’une entreprise nouvellement créée et choisie dans des conditions jugées opaques.

Réactions officielles divergentes

Face à la polémique grandissante, le ministre des Finances a réagi par voie de communiqué, affirmant qu’aucun paiement n’a été effectué à ce jour dans le cadre de ce projet de prison. De son côté, le ministre Constant Mutamba confirme l’existence du projet, qu’il qualifie de « priorité nationale » visant à désengorger les établissements pénitentiaires, en particulier dans l’Est du pays.

Mutamba a précisé que le coût réel de la prison, conçue pour accueillir 3 000 détenus sur une période de 18 mois de construction, est de 29 millions de dollars. Il ajoute que les fonds évoqués sont actuellement logés sur un compte séquestre, donc inaccessibles à l’entrepreneur tant que toutes les validations nécessaires ne sont pas obtenues. Selon lui, le dossier est toujours à l’examen au niveau de la Primature.

Un climat de méfiance et de tensions

L’affaire, désormais entre les mains de la Première ministre Judith Suminwa, continue de susciter de vives réactions dans l’opinion publique et sur les réseaux sociaux. Elle relance de manière aiguë le débat sur la transparence, la bonne gouvernance et la gestion des fonds publics en République démocratique du Congo.

Alors que les investigations parlementaires se poursuivent, plusieurs observateurs appellent à un audit indépendant du projet et à la publication de toutes les pièces contractuelles y afférentes, afin de restaurer la confiance des citoyens.

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